Le château d'Oricourt

Publié le par Franck

chateau medieval
maquette du château
maquette du château - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

reconstitution du château dans son état supposé au XVIIe siècle, réalisée par Alain Guillaume

Joseph Cornevaux, 29/01/2008

reconstitution du château dans son état supposé au XVIIe siècle.

le château
le château - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

vue d'ensemble (nord)

Jean-Pierre Cornevaux, 07/08/2009

façade nord

défense côté fossés
défense côté fossés - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Joseph Cornevaux, 29/12/2007

les deux hautes tours et la tourelle

Le château a gardé, dans son ensemble, la silhouette qu’il présentait au début du XVIIe siècle, même si certains éléments ont, aujourd’hui, disparu ou ont été modifiés. Un ancien dénombrement le décrit Compète et appartient auxd. Sieur et Dame les chasteau et maison forte d’Oricourt selon qu’il est construit, garnis de deux hautes tours, murailles, une tour servant de salle, bres, pont-levis, pont gisant et caves et autres édifices circuit et environné de fossés ensemble de ses adjacences y jointes... Proche le chasteau et en circuit d’iceluy est un colombier.

L’implantation de cet édifice, sur une légère pente, au bord d’un plateau calcaire, n’est pas due au hasard. Au nord, la défense est assurée par le relief naturel. Le château surplombe un profond vallon, face aux buttes de Montjustin et du Mont Gedry. Du haut des tours, vers le septentrion, la vue porte au‑delà de la plaine de Lure jusqu’aux formes arrondies des ballons vosgiens. Elle est limitée, au midi, par les premiers contreforts du Jura.

Au sud, un profond fossé entaille le plateau, atteignant par endroits dix mètres de profondeur et près de vingt mètres de largeur. Le creusement de celui-ci a fourni la pierre nécessaire aux premières constructions, gros appareil de couleur ocre jaune est encore visible à la base des murs ; ce fossé constituait un obstacle difficilement franchissable, et c’est en longeant celui-ci que l’on apprécie le mieux la masse imposante des fortifications.

Certaines portions des murailles présentent, à l’extérieur, une base élargie en forme de talus ou de fruit. À l’entrée, le fossé a été comblé pour faciliter le passage.

L’ensemble fortifié est constitué de deux enceintes accolées : la basse cour et la haute cour.

 

logis de la haute-cour
logis de la haute-cour - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Joseph Cornevaux, 27/07/2007

La seconde enceinte entoure le château proprement dit, appelé aussi haute cour, où résident habituellement les maîtres du lieu.

Cette partie du château offre au visiteur un panorama de plus de huit siècles d’architecture seigneuriale. Devant lui, quasiment intactes, les courtines délimitent un espace polygonal de 60 mètres de long dans sa plus grande dimension. Défendu par deux hautes tours carrées, construites au XIIe siècle, à cheval sur la muraille, cet ensemble constitue une référence incontournable de la construction militaire médiévale en Franche-Comté. Des logis, remaniés aux XVe et XVIIIe siècles atténuent l’austérité de la place.

 
créneau muré
créneau muré - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Joseph Cornevaux, 14/10/2005

Les créneaux, murés lors de la surélévation de l’enceinte, témoignent de la défense primitive.

L’enceinte, ouvrage de maçonnerie le plus ancien de la défense, a été édifiée d’un jet autour de cette cour. Ce mur, en gros appareil de couleur ocre jaune, ne dépasse pas six à sept mètres de haut. Le matériau provient du calcaire extrait du fossé, lors de son creusement. Au sommet de cette muraille, un bandeau de dalles, encore apparent, constitue le sol du premier chemin de ronde, protégé de l’extérieur par des créneaux et des merlons.

L’espace enfin clos, l’édification du donjon devient possible et des habitations sont adossées contre l’enceinte. Les deux hautes tours carrées viennent renforcer cet ensemble aux endroits les plus judicieux de la défense. Pour ce faire, le mur est démoli à l’emplacement où chaque tour sera érigée. Le nouveau matériau utilisé, une pierre plus claire et plus petite, provient d’une autre carrière. La tour du fond est, semble-t-il, terminée avec la pierre récupérée de l’ouverture pratiquée dans la muraille. Aujourd’hui, des traces de cette fortification subsistent dans le fond des tours.

Les murs de ces tours, donnant sur l’extérieur du château, ont subi d’importants dommages. La tour principale a pu être sauvée par un ceinturage en 1992. De gros boulets de pierre, retrouvés dans cette dernière, laissent supposer des attaques, ayant ébranlé ces épaisses murailles.

Des hourds complètent les courtines et forment un second niveau de chemin de ronde, donnant accès aux portes des tours. Celui-ci outrepasse le premier niveau et contrôle plus efficacement le pied des murs. Ces constructions de bois sont vite remplacées par une surélévation en maçonnerie. Le nouveau chemin de ronde est dès lors protégé par un parapet, percé de meurtrières. Les créneaux primitifs, murés lors de ces aménagements, sont encore visibles par endroits.

Après la construction du donjon, des bâtiments plus modestes vont s’appuyer contre les courtines. Au sud, en haut de la cour, ces structures ont disparu. Il en reste trois fenêtres étroites, en partie murées. En bas, jouxtant le donjon, les habitations, mieux exposées, ont été conservées et remaniées. Des baies, de tailles et d’époques diverses, donnent cependant une allure très homogène à ces façades.

 

 

plan de coupe coupe de la tour principale
plan de coupe coupe de la tour principale - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Jean-Pierre Cornevaux, vers 1990

Coupe de la tour principale montrant les différents niveaux.

Pièce basse, planchers sur corbeaux et échelles de meunier. En partie haute, présence supposée du toit et des hourds.

la tour principale
la tour principale - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Joseph Cornevaux, 04/04/2006

La tour principale, improprement dénommée donjon à cause de son emplacement et de sa taille, est implantée à la jonction des deux enceintes. Haute de 25 mètres, elle surveille à la fois les cours et les fossés, tout en contrôlant l’accès au château.

Depuis la haute cour, une échelle permet l’entrée par une porte située à 8 mètres au-dessus du sol. L’échelle s’appuyait sur un palier escamotable, posé sur des consoles de pierre, aujourd’hui brisées. Ce dispositif est caractéristique des premiers châteaux de pierre.

La salle principale

chambre de tir de la tour principale
chambre de tir de la tour principale - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Jean-Pierre Cornevaux, 2007

Chambre de tir

porte d'entrée à la tour principale depuis le chemin de ronde
porte d'entrée à la tour principale depuis le chemin de ronde - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Joseph Cornevaux, 21/05/2007

Porte d’entrée à la tour principale, depuis le chemin de ronde, sur la courtine entre basse cour et haute cour.

L’échancrure encore visible dans le mur et le corbeau laissent imaginer un accès escamotable.

La salle principale ne mesure que 3,50 mètres de côté, l’épaisseur des murs étant encore de 2,20 mètres à cet endroit. Trois meurtrières, au fond de chambres de tir avec coussièges, éclairent et défendent ce niveau.

De part et d’autre de l’entrée, deux portes conduisent au chemin de ronde. L’une d’elles, certainement d’origine, du côté où le parapet est encore complet, au-dessus du porche, est défendue par une échancrure pratiquée dans la courtine.

Au centre de la pièce, une trappe communique avec la partie basse, sorte de réserve aveugle de 8 mètres de hauteur. À la naissance de la voûte en berceau plein-cintre, des corbeaux témoignent de la présence d’une plate-forme.

Les étages supérieurs

Les étages supérieurs de la tour, séparés par des planchers en bois posés sur corbeaux, reliés par des échelles de meunier et éclairés par de rares meurtrières, donnent accès au sommet de la tour où se concentre l’essentiel des moyens de défense. Dans cette pièce, deux baies par face contrôlent les terres environnantes. Sous ces ouvertures, trois trous permettaient le montage de hourds. Vers le XVe siècle, cette tour est couverte de tuiles vernissées, retrouvées en grand nombre à l’intérieur. Mais rien ne nous autorise aujourd’hui, à décrire précisément le couvrement de cet édifice à l’époque de sa construction.


Le donjon au Moyen Âge

Un ancien dénombrement mentionne une tour servant de salle, qui était probablement le premier logis seigneurial. Cet imposant donjon, de 17 mètres sur 10 à sa base, construit dans l’angle nord-est de la haute cour, domine la plaine et l’ensemble du château. Complètement remanié au cours du XVIIIe siècle, il ne laisse que peu d’indications sur son allure primitive et sur sa hauteur d’origine. Il était bien plus élevé qu’aujourd’hui : en effet, au sommet de ses murs, restent des éléments incomplets d’ouvertures et de cheminée.

Comme pour la tour principale, l’unique entrée, située à environ huit mètres de haut, était accessible par un système de bois escamotable. Deux salles servant de cave, dont l’une parait d’origine, occupent le rez-de-chaussée. Elles ont conservé cet usage.

ancien donjon
ancien donjon - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Joseph Cornevaux, 06/04/2007

Au Moyen Âge, toutes les pièces au niveau de la cour sont voûtées et utilisées comme réserve. Seules les parties hautes, étages nobles, dans lesquelles on entre par des échelles extérieures, sont habitées.

blason de Cordemoy
blason de Cordemoy - chateau fort d’Oricourt (haute saone)

Jean-Pierre Cornevaux, 2007

Armoiries de la famille de Cordemoy, au dessus de la porte d’entrée.

Le logis de Cordemoy (XVIIIe s.)

Le donjon fût complètement remanié en 1737, lors de l’aménagement des appartements de la famille de Cornemoy.

Au dessus de la porte du grand corps de logis, quoique martelées, les armoiries de Claude François de Cordemoy sont encore bien 
fin première partie.
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