Gérard Philipe
Gérard Philipe | |
Mur peint à Cannes | |
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Nom de naissance | Gérard Philip |
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Naissance | 4 décembre 1922 Cannes, France |
Nationalité(s) | Française |
Décès | 25 novembre 1959 (36 ans) Paris, France |
Profession(s) | Acteur Comédien |
Conjoint(e) | Anne Philipe |
Gérard Philipe, de son vrai nom Gérard Philip était un acteur de théâtre et de cinéma français (4 décembre 1922 - 25 novembre 1959).
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Biographie
Il naît à Cannes dans les Alpes-Maritimes. Fils de Marcel Philip (1893-1973), avocat possédant un cabinet de contentieux juridique, puis administrateur-gérant du Parc Palace Hôtel de Grasse, et de Marie Villette, il voit le jour dans une famille aisée. Il a un frère aîné nommé Jean.
Il suit toute sa scolarité au lycée de l'Institut Stanislas marianiste de Cannes où il est bon élève. Il y obtient, au début de la guerre, son baccalauréat.
Son père le destine à une carrière de juriste, mais, rencontrant de nombreux artistes venus se réfugier en zone libre sur la Côte d'Azur à partir de 1939, il décide de devenir comédien avec l'aide de sa mère qui le soutient dans ce choix. Il ajoute un "e" à son nom pour obtenir 13 lettres avec son nom et son prénom, chiffre porte-bonheur selon sa mère.
En 1941, le réalisateur Marc Allégret lui fait passer une audition, en compagnie de son amie Danièle Delorme, et l’envoie prendre les cours d’art dramatique de Jean Wall et Jean Huet à Cannes. Le comédien Claude Dauphin le fait jouer au théâtre à partir de 1942 avec Une grande fille toute simple d’André Roussin au casino de Nice.
En 1942, Marc Allégret lui fait jouer une silhouette dans son film La Boîte aux rêves, réalisé par son frère Yves Allégret.
En 1943 la famille Philipe s’installe rue de Paradis à Paris où Gérard s'inscrit au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, suit les cours de Denis d'Inès puis de Georges Le Roy et obtient le second prix de comédie. Il participe à la Libération de Paris en 1944 en faisant partie de la résistance française (FFI) alors que son père est un collaborateur reconnu.
Gérard Philipe se fait connaître au théâtre où il obtient son premier succès et la célébrité à l'âge de 20 ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, dans le rôle de l'ange dans Sodome et Gomorrhe de Jean Giraudoux en 1943.
En 1943, il rencontre Nicole Fourcade, une ethnologue épouse d'un diplomate. Ils tombent amoureux l'un de l'autre en 1946 et se marient le 29 novembre 1951 à la mairie de Neuilly-sur-Seine dans une totale intimité après qu'elle eut divorcé de son premier mari. Ils deviennent tous les deux compagnons de route du parti communiste français. Il rebaptise son épouse Anne parce qu'il trouvait ce prénom plus poétique. Ils ont deux enfants : Anne-Marie Philipe née le 21 décembre 1954, devenue écrivain et comédienne elle aussi, puis Olivier Philipe né en février 1957, et s'installent boulevard Inkerman à Neuilly, puis rue de Tournon.
Son succès au théâtre et en tournée explose avec la création de Caligula d'Albert Camus en 1945.
En 1947 il joue dans le film Le Diable au corps de Claude Autant-Lara et devient une célébrité du monde du spectacle français.
Entré au Théâtre national populaire de Jean Vilar en 1951, il remporte de nombreux succès à Paris, en tournée, au Festival d'Avignon (Le Prince de Hombourg, Le Cid de Pierre Corneille, Richard II), en jouant un répertoire classique, et en mettant lui-même en scène plusieurs pièces de Musset ou des auteurs contemporains comme Henri Pichette et Jean Vauthier. (En 1953 il auditionne avec Jean Vilar un nouveau comédien, Philippe Noiret qu'il intègre à la troupe).
En 1952 il joue Fanfan dans Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque avec Gina Lollobrigida, ce qui lui vaut de devenir une idole héroïque des jeunes aux quatre coins du monde.
Dans le même temps, sa jeunesse et son charisme d'exception triomphent internationalement à l'écran dans des films de Christian-Jaque, Claude Autant-Lara, René Clair, René Clément, etc.
Acteur engagé, il est un des premiers à signer la pétition de l'appel de Stockholm en 1950 contre l'armement nucléaire en pleine guerre froide, et devient président du syndicat français des artistes-interprètes où il se révèle être un grand responsable syndical pour les métiers artistiques du cinéma et du théâtre à partir de 1958.
En 1959, le 25 novembre en pleine gloire, à l’apogée de sa popularité, doté du génie de la comédie et d'une aura artistique hors du commun, alors qu'il vient de finir le tournage du film La fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel au Mexique et alors qu'il souffre d'un cancer du foie, il est emporté par une crise cardiaque à Paris à l'âge de 36 ans, plongeant dans la tristesse ses nombreux admirateurs et surtout admiratrices. Il est enterré dans le costume de Don Rodrigue (Le Cid de Pierre Corneille, conformément à ses dernières volontés, au petit cimetière de Ramatuelle, près de Saint-Tropez).
Le nom de Gérard Philipe a été donné à de très nombreux théâtres et maisons de la culture, dont le Centre dramatique national de Saint-Denis, ou les théâtres municipaux d'Orléans, Montpellier, Meaux, Calais, Champigny-sur-Marne, Saint-Cyr-l'École, Liège, Saint-Jean-de-Maurienne, Saint-Nazaire, etc.
Anne Philipe, sa veuve, a écrit deux biographies de son mari, intitulées Souvenirs (1960) et Le Temps d’un soupir (1964).
Un père collaborateur, un fils résistant
À Grasse, Marcel Philip, le père de Gérard Philipe, ancien avocat, collaborait avec les Allemands : il était administrateur du Parc Palace Hôtel, lieu de rencontre des Allemands et lieu de résidence de l'état-major mussolinien. De plus, il était délégué régional et membre du comité directeur du Parti populaire français (parti créé par Jacques Doriot) pour les Alpes-Maritimes.
À l'extrême opposé, en août 1944, son fils se battit aux côtés des résistants lors de l'insurrection pour la libération de Paris. Gérard Philipe avait de nombreux amis parmi les résistants.
Le 24 décembre 1945, la cour de justice des Alpes-Maritimes condamnait le père de Gérard Philipe à mort pour intelligence avec l'ennemi et appartenance à un groupe anti-national. Il fut emprisonné d'abord à Saint-Denis, puis à Grasse. Son fils tenta de jouer des influences de ses relations pour l'aider et n'y arriva que partiellement. Son père s'évada en 1945 (à l'époque, son fils jouait à Paris la pièce de théâtre Caligula) et s'enfuit en Espagne et fut condamné à mort par contumace.
Marcel Philip ne reviendra en France qu'en 1968 suite à une amnistie sans avoir pu y revoir son fils, mort en 1959. Toutefois, Gérard Philipe et sa mère rendaient visite à Marcel Philip en Espagne.
Filmographie
- 1943 : La Boîte aux rêves d'Yves Allégret : une silhouette dans le film
- 1943 : Les Petites du quai aux fleurs de Marc Allégret : Jérôme Hardy
- 1945 : Le Pays sans étoiles de Georges Lacombe : Simon Le Gouge et Frédéric Talacayud, clerc de notaire
- 1945 : Schéma d'une identification, court métrage inédit d'Alain Resnais : Le viveur en smoking
- 1946 : L'Idiot de Georges Lampin : Le prince Muychkine, naïf d'esprit
- 1946 : Ouvert pour cause d'inventaire, court métrage inédit d'Alain Resnais
- 1947 : Le Diable au corps de Claude Autant-Lara : François Jaubert
- 1947 : La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque : Le marquis Fabrice Del Dongo
- 1947 : Les Drames du bois de Boulogne, court métrage de Jacques Loew : commentaire
- 1948 : Une si jolie petite plage d'Yves Allégret : Pierre Monet, le voyageur
- 1948 : Tous les chemins mènent à Rome de Jean Boyer : Gabriel Pégase, géomètre
- 1949 : La Beauté du diable de René Clair : Henri et Faust, jeune
- 1949 : Visite à Picasso, court métrage documentaire de Paul Haesaerts : récitant du film
- 1950 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque : Gérard de Narcay, le fou évadé de l'asile
- 1950 : Juliette ou la Clé des songes de Marcel Carné : Michel, le rêveur qui recherche Juliette
- 1950 : La Ronde de Max Ophüls : Le comte
- 1950 : Saint-Louis, ou L'Ange de la paix, court métrage, documentaire de Robert Darène : commentaire
- 1950 : La paix vaincra, documentaire polonais de Joris Ivens : commentaire de la version Française
- 1950 : Avec André Gide, documentaire de Marc Allégret : commentaire
- 1951 : Avignon, bastion de la provence, court métrage de James Guenet : lui-même
- 1951 : Vedettes sans maquillage, court métrage de Jacques Guillon : G. Philipe tient son propre rôle
- 1951 : Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque : Fanfan la Tulipe
- 1951 : Les Sept Péchés capitaux, sketch Le Huitième péché de Georges Lacombe : Le bonimenteur et le peintre
- 1951 : Fêtes galantes : Le peintre Watteau, court métrage, documentaire de Jean Aurel : commentaire
- 1952 : Les Belles de nuit de René Clair : Claude, obscur compositeur de musique
- 1952 : Les Amants de la villa Borghèse, sketch La Rupture de Gianni Franciolini : Le beau jeune homme sur le banc
- 1953 : Les Orgueilleux d'Yves Allégret : Georges, ancien médecin alcoolique
- 1953 : Monsieur Ripois de René Clément : Mr André Ripois, mari de Catherine
- 1953 : Si Versailles m'était conté... de Sacha Guitry : D'Artagnan
- 1954 : Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara : Julien Sorel
- 1954 : Forêt sacrée, court métrage, documentaire de Pierre-Dominique Gaisseau : commentaire
- 1955 : Sur les rivages le l'Ambre, court métrage, documentaire de Jerzy Kalin : commentaire
- 1955 : Les Grandes Manœuvres de René Clair : Armand de La Verne, lieutenant des dragons
- 1955 : Si Paris nous était conté de Sacha Guitry : Le chanteur des rues
- 1955 : La Meilleure Part d'Yves Allégret : Philippe Perrin, l'ingénieur sur le barrage
- 1956 : Les Aventures de Till l'espiègle de Gérard Philipe et Joris Ivens : Till L'espliègle
- 1956 : Le Théâtre National Populaire, court métrage de Georges Franju : lui-même
- 1957 : Montparnasse 19 de Jacques Becker : Amédéo Modigliani, artiste peintre
- 1957 : Pot-Bouille de Julien Duvivier : Octave Mouret, premier commis de « Au bonheur des dames »
- 1958 : La Vie à deux de Clément Duhour : Désiré, le valet de chambre
- 1958 : Le Joueur de Claude Autant-Lara : Alexei Ivanovitch, le jeune moscovite
- 1959 : Les Liaisons dangereuses de Roger Vadim : Le vicomte de Valmont
- 1959 : La fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel : Ramon Vasquez
Théâtre
- 1942 : Une grande fille toute simple d'André Roussin, casino de Nice :Mick
- 1943 : Une jeune fille savait d'André Haguet, tournée Rasimi
- 1943 : Sodome et Gomorrhe de Jean Giraudoux, mise en scène Georges Douking, Théâtre Hébertot : l'Ange
- 1944 : Au petit bonheur de Marc-Gilbert Sauvajon, mise en scène Pasquali, Théâtre Gramont
- 1945 : Fédérigo de René Laporte d'après la nouvelle de Prosper Mérimée, Théâtre des Mathurins : prince blanc
- 1945 : Caligula d'Albert Camus, mise en scène Paul Œttly, Théâtre Hébertot : Caligula
- 1947 : Les Épiphanies d'Henri Pichette, mise en scène Georges Vitaly, Théâtre des Noctambules : le Poète
- 1948 : K.M.X labrador de et mise en scène Jacques Deval, Théâtre de la Michodière : Harold Britton
- 1949 : Le Figurant de la gaité d'Alfred Savoir, Théâtre Montparnasse : rôle à transformations
- 1951 : Le Cid de Pierre Corneille, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : Rodrigue
- 1951 : Le Prince de Hombourg d'Heinrich von Kleist, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : Prince Frédéric
- 1951 : La Calandria de Bernardo Dovizi da Bibbiena, mise en scène René Dupuy, Festival d'Avignon : Artemona, une courtisane
- 1951 : Mère Courage de Bertolt Brecht, mise en scène Jean Vilar, Théâtre de la Cité Jardins Suresnes : Eilif, l'un des fils
- 1952 : Le Prince de Hombourg d'Heinrich von Kleist, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon : Prince Frédéric
- 1952 : Lorenzaccio d’Alfred de Musset, mise en scène Gérard Philipe, Festival d'Avignon : Lorenzo de Médicis
- 1952 : Nucléa d'Henri Pichette, mise en scène Gérard Philipe & Jean Vilar, TNP Théâtre de Chaillot : le poète Tellur
- 1952 : La Nouvelle Mandragore de Jean Vauthier, mise en scène Gérard Philipe, TNP Théâtre de Chaillot : Callimaque
- 1953 : Richard II de William Shakespeare, TNP Théâtre de Chaillot : Richard II
- 1954 : Ruy Blas de Victor Hugo, mise en scène Jean Vilar, Théâtre de Chaillot TNP : Ruy Blas
- 1956 : Le Prince de Hombourg d'Heinrich von Kleist, mise en scène Jean Vilar, Festival d'Avignon TNP : Prince Frédéric
- 1958 : Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset, Festival d'Avignon, TNP Théâtre de Chaillot : Octave
- 1958 : Lorenzaccio d’Alfred de Musset, mise en scène Gérard Philipe, Festival d'Avignon TNP
- On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset, TNP Théâtre de Chaillot : Perdican
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