Le Piano

Publié le par Franck

- Deuxième partie,

Partie acoustique 
Cordes et étouffoirs dans un piano à queue. Les cordes aiguës (en acier) croisent les cordes graves (en cuivre)
Pointes d’accroche des cordes, chevalet.
Les cordes []

Les cordes sont en acier extrêmement solide et sont de diamètre variable : d'environ 0,8 mm pour les notes les plus aiguës jusqu'à 1,5 mm pour les notes les plus graves. Les cordes de grave sont dites filées dans la mesure où elles sont gainées d'un fil de cuivre destiné à les alourdir pour permettre une tension moindre et une plus grande flexibilité.

Chaque corde est tendue entre une cheville, qui sert à l'accordage, et une pointe d'accroche. Chaque corde est calculée en diamètre et longueur pour être à une tension donnée (environ 80 kg) lorsqu'elle est accordée a sa fréquence fondamentale, elle devra alors recevoir une tension suffisante pour pouvoir conserver l'énergie qu'elle reçoit lors de l'impact du marteau et la retransmettre le plus longtemps possible à la table d'harmonie.

Au-delà d'une certaine tension, la corde se déforme, et casse ; en deçà, une certaine élasticité est préservée. Plus importante quand la corde est neuve, et par ce fait cause d'un désaccord plus rapide, cette élasticité se dissipe petit a petit en quelques années, permettant alors une meilleure stabilité de l'accord. Certains procédés sont employés en usine et en restauration pour diminuer rapidement l'élasticité (surtension, chaleur), qui est la cause du besoin de plusieurs accords annuels les 2 premières années de la vie d'un instrument, (voir pour cela les brochures des constructeurs). La trop grande raideur des cordes anciennes nuit quant à elle au timbre, et induit la nécessité de parfois devoir les remplacer sur les pianos de bonne qualité.

Il y a plusieurs manières d'attacher les cordes à la pointe :

  • Montage indépendant de toutes les cordes par des bouclettes ;
  • Montage à cheval, chaque corde faisant un aller et retour ;
  • Montage mixte, pour éviter qu'une même corde serve à deux notes différentes : les notes à cordes triples sont montées avec une corde en aller et retour et une corde en bouclette.

Aucun de ces trois montages n'est clairement meilleur que les autres, si ce n'est que sur un montage en bouclettes, lorsqu'une corde casse, il reste deux cordes vibrantes, alors que sur montage à cheval, ce n'est pas toujours le cas.

La cheville est plantée dans une pièce en bois dur ou multiplis nommée sommier. La tension des cordes étant d'environ 800 N, les 250 cordes d'un piano exercent une traction de plusieurs tonnes, par exemple vingt tonnes pour un piano de concert moderne.

La longueur vibrante de la corde est comprise entre une agrafe, une barre du cadre, ou un sillet, et le chevalet de table d'harmonie.

Le montage par agrafes est meilleur dans les graves, le montage par un sillet rigide est meilleur dans les aigus, ce qui fait que la plupart des pianos ont un montage mixte.

La corde présente une bien trop petite surface pour produire un son exploitable. Elle transmet donc sa vibration à la table d'harmonie par le chevalet, grâce à la position surélevée de ce dernier par rapport aux agrafes et aux pointes d'accroche. Cette position permet à la corde d'appuyer sur la table d'harmonie et de transmettre plus facilement son énergie vibratoire tout en rigidifiant la table, ce qui en améliore le rendement jusqu'à un certain point. C'est la charge.

De nombreux pianos modernes sont équipés de « maisonnettes » ou « d'échelles duplex » dans les aigus et le haut médium, ce sont petits sillets situés entre le chevalet la pointe d'accroche inventées par Steinway, qui ont pour objet de créer une harmonique supplémentaire pour enrichir les sons aigus. Leur rôle prête à controverse, accordés a la fréquence de la note ils réduiraient l'énergie de la corde par un effet de filtre, légèrement désaccordés, ils rajouteraient de la brillance inharmonique, qui se mélange au spectre déjà naturellement inharmonique des cordes de pianos ; la deuxième solution semble donc plus appropriée...

Blüthner utilise une corde supplémentaire ajoutée à chaque chœur appelée « système aliquot », elle n'est cependant pas sollicitée par le marteau, et accordée précisément à la hauteur d'un partiel.

Celle-ci rentrant en résonance par sympathie ajoute une composante soyeuse au timbre. Un déséquilibre de phase est automatiquement présent dans la vibration simultanée des 3 cordes en acier d'une note de piano, générant des modifications dans le timbre lors de la décroissance du son.

Les notes les plus graves n'ont qu'une grosse corde par note (corde filée), les intermédiaires ont deux cordes, les aiguës trois, (deux sur les pianos-forte anciens, d'où le nom d'una corda donné à la pédale douce).

Un piano à quatre cordes par chœur a été fabriqué par l'italien Borgato, les 4 cordes permettant sans doute un équilibrage des phases 2 par 2, le son est alors plus puissant mais la décroissance de l'harmonicité du son rémanent est peut être plus prévisible, c'est-à-dire que si une corde vient à se désaccorder, il serait plus fréquent d'avoir une fausse note que sur un piano classique à 3 cordes par chœur.

Les cordes sont frappées par des marteaux, initialement munis d'une petite tête en bois recouverte de cuir sur le piano-forte ; ils sont actuellement munis d'une grosse tête recouverte de feutre tendu.

La table d'harmonie 

La table d'harmonie est une mince planche de bois ( en moyenne 8 mm) idéalement plus mince sur ses extrémités qu'en son centre, renforcée par des nervures en bois appelées "raidisseurs" (ou encore "renforts"). Elle est mise en vibration par l'intermédiaire des chevalets, qui lui transmettent la force de la vibration des cordes. C'est certainement la partie du piano où les matériaux employés sont de la plus grande importance. Dans les pianos de qualité, la table est réalisée en épicéa et constituée de planches collées entre elles par leurs bords. L'épicéa est choisi sur ces pianos pour son rapport élevé résistance/poids ; les meilleurs facteurs de piano utilisent d'ailleurs un épicéa avec un bois au grain fin et sans défaut et s'assurent, de plus, que le bois a séché durant une période suffisamment longue avant de l'utiliser. Pour les pianos bas de gamme, elle est réalisée en contreplaqué.

Les chevalets doivent être le plus au centre possible de la table, car les bords de la table sont fixés et ne peuvent pas vibrer ; c'est la raison pour laquelle, sur les très grands pianos, les cordes n'atteignent pas le bout de la table.

Structure 
La table d'harmonie, surplombant le barrage

Le piano moderne nécessite une structure solide, notamment pour soutenir l'importante tension des cordes. C'est pourquoi les matériaux utilisés dans la construction d'un piano comprennent le bois massif et des pièces en métal épaisses ; ainsi, même un petit piano droit peut peser aux alentours de 130 kg, un grand piano de concert de type Steinway D pèse 480 kg et le plus grand piano à queue actuel, le Fazioli F308 pèse 691 kg ! Le transport de tels instruments est généralement confié à un transporteur spécialisé appelé porteur de piano.

Habituellement, le piano repose sur de grosses poutres, nommées barrage. Sur le piano droit, elles se situent derrière l'instrument.

Sur les pianos très anciens (suivant les marques et les modèles, jusqu'aux alentours des années 1880 à 1910), il n'y a pas d'autre structure de renforcement ; c'est ce qu'on appelle — à tort, puisqu'ils n'ont pas de cadre — des pianos à cadre bois.

Sur le piano moderne, on a commencé à ajouter, du côté des cordes, de petits renforts métalliques, puis de grandes poutres métalliques parallèles sur les pianos à cordes parallèles, puis un cadre monobloc en fonte, permettant le croisement des cordes. On a aussi commencé a croiser les cordes en deux, voire trois éventails. Ce « piano à cordes croisées » permet une meilleure répartition de la tension et un éloignement des chevalets des bords de la table, là où ils sont incapables de vibrer.

Sur certains pianos droits économiques, le cadre métallique est fait de telle manière qu'il n'y a plus besoin de barrage, ce type de cadre est nommé « cadre autoporteur ».

Le piano à queue est quant à lui entouré d'une caisse nommée ceinture.

Entretien et réglages 

Le piano nécessite un grand nombre de réglages, en sus de son accord, qui n'est jamais que le réglage de la tension des cordes.

Pour produire le son d'une note, une soixantaine de pièces mécaniques sont mises en jeu ; toutes peuvent avoir de petits décalages, ou nécessiter un réglage tridimensionnel. Ce travail de réglage est assez long et délicat et nécessite donc d'être réalisé par un accordeur ou réparateur au savoir-faire important.

Avertissement : certaines des opérations sommairement décrites ci-dessous peuvent entraîner des réparations onéreuses si elles sont mal comprises ou effectuées.

Principales pannes mécaniques 
Symptôme Cause Remède
Étouffement insuffisant Étouffoir portant mal sur toutes les cordes de la note - feutre ou ressort d'étouffoir abîmé ou trop vieux (mites, durcissement, usure) - mécanique pas en place. Régler l'étouffoir par torsion de sa tige, ou mettre les cordes à niveau.
Étouffement insuffisant ou excessif Départ prématuré ou trop tardif de l'étouffoir : garniture de départ d'étouffoir usée (sur la touche des P.Q, sur le bas de lame des P.D.)+ bien d'autres causes mécaniques ou simples (pédale sans garde de repos). Régler la hauteur par action soit sur la vis de fixation de la tige pour le piano à queue, soit par la cuillère (travail très délicat pour le piano à queue, ne pas faire soi-même avant de comprendre la provenance exacte de la panne).
Le marteau reste bloqué sur la corde Échappement trop tardif ou course excessive de la mécanique (enfoncement exagéré). Baisser la poupée d'échappement en la vissant (ou corriger la source de la panne : reprise du jeu touche/chevalet, drap usé ou baguette des poupées d'échappement déplacé, enfoncement, bien d'autres causes…).
Le marteau a du mal à atteindre la corde. Jeu incertain Échappement trop précoce (beaucoup de causes possibles, en général usure ou modification de la géométrie mécanique). Monter la butée d'échappement (ou corriger la source de la panne : baguette des poupées d'échappement déplacée, dressage du clavier, enfoncement, reprise du jeu touche/chevalet, touches ovalisées/mortaises très usées au balancier, bien d'autres…).
Les touches ont du jeu latéral ou sont instables. Usure des draps (casimirs) de guidage de la touche. Tourner la pointe ovale de guidage de la touche jusqu'à disparition du jeu, ou remplacer les feutres de mortaises. Tourner les pointes à l'excès va user très vite le drap restant (frottement sur l'angle de la pointe, puis le bois de la touche). Ce procédé sert plus à égaliser le jeu latéral qu’à réparer l'usure. Le regarnissage des mortaises est une réparation simple et très efficace pour redonner de la stabilité au toucher.
Le marteau se bloque dans l'attrape Attrapage trop précoce. Régler l'attrape par torsion de sa tige (Avertissement : ceci est le signe de la nécessité d'un réglage complet, ne pas intervenir sur les tiges, toute torsion devra un jour être défaite).
Le marteau se promène librement dans la mécanique (n'attrape pas) Attrapage insuffisant dû aussi aux jeux excessifs, ou à l'usure des feutres. Régler l'attrape (commentaire d'un professionnel : une fois encore, les réglages ne se font que sur des pièces en état, on peut corriger un peu l'usure des attrapes mais la cause est en général ailleurs). Attention également à l'état des surfaces qui doivent s'attraper, si elles sont lisses, le marteau n'attrapera pas.
Le marteau rejoue la note tout seul après relâchement de la touche Ressort de répétition trop tendu (piano à queue) Commentaire : ceci n'arrive pas, sauf si on intervient sans savoir sur les ressorts ou si la mécanique est complètement déréglée. Régler la vis de réglage du ressort (quand elle existe).
Le marteau se remet mal en place - la répétition ne se fait pas. Ressort de répétition trop mou. Régler la vis de réglage du ressort quand elle existe - autrement le travail sur ces ressorts est très délicat, leur remplacement onéreux, une fois tordus l'égalité du toucher est compromise.
Bruit de casserole Accord non fait (ou marteaux très empreintés + désaccord, ou problème à la table d'harmonie). Accorder (un piano s'accorde une fois par an dans un appartement moderne, avant chaque concert et répétition dans le milieu musical). Le passage régulier de l'accordeur est aussi une sécurité quant à prévenir l'usure anormale de la mécanique, notamment grâce au resserrage des 250 vis qui tiennent les pièces mobiles et même les axes des marteaux de pianos droits. N'hésitez pas à demander si la visserie est bien serrée, les pièces alors ne peuvent se déplacer et s'usent régulièrement (1/2h à 1h de travail de temps à autre selon les conditions d'utilisation et l'hygrométrie).
Les cordes d'une note ne sont pas toutes mises en vibration Le marteau frappe à côté, ou sa surface n'est pas adaptée au plan des cordes. Recentrer le marteau en agissant sur sa vis de fixation, ou corriger la position de son axe par calage, ou chauffer le manche de marteau, ou adapter sa portée sur les cordes soit en égalisant les hauteurs de cordes ou en ponçant le feutre de la tête du marteau (piano neuf).
Technique d'accord 
Intérieur d'un piano à queue
Accord d'un piano droit
Clé d'accord

En principe l'accord du piano se fait selon le tempérament égal.

Le piano s'accorde suivant une certaine hauteur de diapason. L'Europe a connu tout au long de son Histoire une grande variété de diapasons, parfois très éloignés les uns des autres. À une certaine époque, on a pu nommer le diapason 435 Hz le la des physiciens (435 Hz), aujourd'hui on utilise différents la des musiciens (440 à 445 Hz). Vérification rapide avec la tonalité du téléphone (environ 440 Hz).

Pour accorder un piano, on utilise une clef d'accord, clef munie d'un embout carré ou rectangulaire sur les pianos antiques ou étoilé à 8 branches, d'une taille correspondant à celle des têtes des chevilles — trois tailles différentes selon les marques —, un assortiment de diapasons, souvent des gants et un plectre, qui peut être confectionné dans une chute d'ivoire, une bande de feutre et/ou un assortiment de coins destinés à étouffer certaines cordes, les coins étant généralement considérés comme plus efficaces que la bande de feutre.

Le maniement de la clef est délicat : il ne s'agit pas de tourner simplement la clef, car les différentes pentes de la corde migrent avec un certain retard, et doivent être équilibrées entre elles, tout comme les différentes cordes des graves aux aigus.

Il faut tourner la clef en restant bien dans l'axe de la cheville, sans essayer de l'incliner ou de la tordre, ce qui a des effets néfastes sur la tenue d' accord. Pour la plupart des pianos, il faut approcher la justesse par le bas, en ayant très peu à remonter et en laissant l'élasticité de la corde finir le travail, pour éviter de stocker la tension dans le sur-diapasonnement : longueur de corde entre le sillet ou l'agrafe et la cheville, une surtension qui ne ferait que désaccorder le piano par la suite.

En effet, obtenir un piano juste sur le coup est une chose, obtenir un piano qui reste juste longtemps en est une autre. À cette fin, surtout si l'instrument n'est pas accordé régulièrement, et afin d'équilibrer les tensions dans l'instrument, il ne faut pas hésiter à effectuer avant l'accord un, voire deux, ou même trois pinçages : technique de rééquilibrage des tensions généralement employée pour remonter un piano au diapason ; il est souvent préférable de faire en deux visites si le diapason est vraiment trop bas et de reprendre alors l'accordage au bout de quelques semaines et/ou jours lorsque l'instrument aura travaillé avec les centaines de kilos de tension supplémentaires appliqués. D'une façon générale, l'entretien de l'accord consistant à entretenir l'équilibre des tensions des cordes dans les trois dimensions de l'espace, il ne faut jamais hésiter à faire accorder son piano relativement souvent.

La cheville quant à elle tenant à frottement dur dans un bloc en hêtre, se vrille sur elle-même lorsque l'on tourne la clef. Dans un sommier en bon état, on peut laisser la cheville légèrement vrillée, la tension de la corde la tirant de son coté. Ceci fait en quelque sorte un blocage qui permet une meilleure tenue de l'accord et présente un autre avantage : si le blocage lâche, la corde est légèrement retendue, ce qui est moins perceptible que l'inverse. C'est la bonne tenue (le « calage ») des chevilles qui est le geste le plus long a maîtriser pour l'apprenti accordeur, les pianos réagissant différemment à cause de la glisse plus ou moins bonne des cordes dans les divers coudes. La qualité du son diffère selon la manière dont l'accordeur cale la cheville.

Sur un piano, la plupart des notes sont produites par plusieurs cordes vibrant en sympathie. Cela fait que si deux de ces cordes produisent une fréquence différente même légèrement, la sonorité devient désagréable ; cet effet peut cependant être recherché pour le piano « bastringue ». L'accord des 2 et 3 cordes ensemble s'appelle « l'unisson ». Les effets de phase entre les cordes, le temps plus ou moins long entre l'impact du marteau et la stabilisation des phases entre elles fait que différents timbres peuvent être obtenus selon la façon d'accorder les unissons ; il s'agit en fait plutôt d'une utilisation de l'énergie sonore mettant plus l'accent sur l'attaque ou plus sur le son rémanent. De par sa frappe et son écoute, l'accordeur génère déjà un type de dynamique sonore qui lui convient.

Pour construire le tempérament, on utilise une octave de référence qui sert de modèle pour toute l'étendue du piano. On commence par accorder une corde en fonction du diapason, en étouffant les autres cordes avec un coin d'accord ou une bande de feutre insérée entre les cordes, puis on trouve la hauteur des autres notes de cette octave en accordant des intervalles et en comparant les battements de partiels que ces intervalles génèrent lorsqu'ils sont plaqués (notes entendues simultanément). Une fois la partition de l'octave de référence réalisée, les autres notes sont accordées octave par octave au moins sur une corde, en réalisant d'oreille des preuves : comparaisons d'intervalles entre eux. Puis on libère une autre corde dans chaque chœur, et on cherche à en faire disparaître les battements. Plus on est proche de l'unisson, plus la fréquence du battement diminue, jusqu'à disparaître. L'accordeur expérimenté prend soin de gérer l'attaque et le son rémanent de chaque note de façon à fournir une sensation agréable et égale tant pour l'oreille que pour les doigts du pianiste qui « écoute » beaucoup avec ses doigts.

Il convient de souligner qu'à la différence des autres instruments à accord par chevilles comme la harpe et le clavecin que l'instrumentiste accorde toujours lui-même, les pianistes qui savent accorder un piano sont très rares. Accorder un piano demande du temps, de la patience et nécessite une formation professionnelle. Suivant l'état du piano (écart à la justesse, élasticité des cordes, importance des frottements : frein du sommier autour des chevilles, frottement de la corde sur ses points de contact), et l'état de l'accordeur (expérience, état de forme, exigence, éventuel bruit ambiant néfaste, présence ou absence d' outils logiciels), il faut compter de 40 minutes à deux heures et demie — hors opérations annexes — pour accorder un piano. Pour un clavier de 88 touches, on compte environ 220 cordes et autant de chevilles qui doivent toutes être vérifiées. Il faut souligner également qu'une tentative d'accord par un amateur non formé sur un piano très faux, nécessitant une tension supplémentaire de centaines de kilogrammes, parfois plus d'une tonne, peut éventuellement se solder par la casse du piano : rupture irrémédiable du cadre.

Il existe des logiciels et des appareils d'accord dédiés au piano ou génériques. De par leur prix et les connaissances qu'ils supposent, ces outils s'adressent à un public de techniciens confirmés et ne sont d'aucune utilité à des amateurs : leur intérêt est de pouvoir travailler dans un environnement bruyant et de pouvoir recopier le même accord d' un technicien à l'autre sur un piano de concert pour le stabiliser au mieux ; ils permettent aussi de proposer une grande variété d'étirement des aigus selon les goûts du pianiste.

La place du piano dans la musique 

Deux jeunes filles au piano (peinture de Pierre-Auguste Renoir)
Le piano et les genres musicaux 

Le piano est l'un des instruments les plus utilisés dans la musique classique occidentale. Beaucoup de compositeurs sont également pianistes, et utilisent le piano comme instrument de composition ; les chefs d'orchestre sont d'ailleurs souvent pianistes de formation.

Le piano est également couramment employé dans d'autres genres musicaux, tels que le jazz, le blues ou le ragtime, ainsi que la salsa.

On s'en sert aussi mais moins fréquemment dans le rock'n'roll (Jerry Lee Lewis, etc.), le rock (Pink Floyd, Queen, Muse, etc.) et dans certains courants pop (ABBA, etc.), il est cependant et de plus en plus souvent remplacé par le synthétiseur.

Le piano dans la musique classique

Beaucoup d'œuvres, célèbres dans leur version pour orchestre ont été écrites à l'origine pour le piano. Citons par exemple :

À l'inverse, beaucoup d'œuvres du répertoire classique ont été transcrites pour le piano. Citons, par exemple, les transcriptions de Liszt, des symphonies de Beethoven.

Le piano est très utilisé en accompagnement de la voix : chœurs, lieders, mélodies...

Il est aussi utilisé en musique de chambre : en duo avec un autre instrument (souvent le violon, la flûte…), trios avec piano, quatuors avec piano, quintettes avec pianos.

Il est également l'instrument soliste dans les concertos pour piano.

Il est aussi bon de noter que le piano est l'instrument pédagogique par excellence car polyphonique, polyrythmique, simple d'utilisation, relativement peu coûteux et suffisamment sonore ; il est donc utilisé dans l'écrasante majorité des classes de solfège des écoles de musique et conservatoires comme instrument principal du pédagogue.

Le piano classique 

Le répertoire pour piano classique débute à la fin de l'époque baroque avec Jean-Sébastien Bach et Domenico Scarlatti bien que leurs œuvres aient en général été initialement destinées au clavecin ou à d'autres instruments à clavier. La quantité d'œuvres pour piano-forte ne commencera à se développer qu'avec l'époque classique et les grands représentants de celle-ci : Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart ; Muzio Clementi est aussi parfois considéré comme le premier compositeur pour piano.

Il atteindra sa maturité avec Ludwig van Beethoven et ses successeurs, presque tous grands virtuoses et plus grands compositeurs de leurs époques : Franz Schubert, Frédéric Chopin, Robert Schumann, Franz Liszt, Johannes Brahms

Un peu plus tard, des compositeurs comme Gabriel Fauré, Claude Debussy, Maurice Ravel, Erik Satie, Isaac Albéniz, Rachmaninov, Moussorgsky, Scriabine composeront plus véritablement pour l'instrument tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Formes employées (piano classique) 

Les genres de compositions pour le piano sont principalement :

Compositeurs pour piano (hors musique classique) 

Le piano trouve sa place dans une multitude de styles musicaux.

  • Tout d’abord le Ragtime et son maître Scott Joplin, avec un style d'écriture rythmique qui influencera particulièrement les générations suivantes de jazzmen.
  • Le piano-rock, comme son nom l'indique, est un style de musique rock accompagné de façon plus ou moins importante au piano. Ses fondateurs sont notamment Elton John et Billy Joel.

Au XXIe siècle, certains groupes s'affirment grâce au piano. On citera Keane qui a la particularité d'avoir banni toute guitare au profit d'un piano.

Modèles de pianos 

Certains des piano-forte les plus anciens ont des formes qui ne sont plus utilisées : le piano carré ou forte-piano par exemple, avec ses cordes et son cadre dans un plan horizontal comme le clavicorde et sa mécanique similaire à celles des pianos droits. Les pianos carrés furent produits durant le début du XXe siècle ; leur son est considéré comme étant meilleur que celui du piano droit. La plupart n'avaient pas de cadre, même si les derniers modèles comprenaient de plus en plus de métal (ébauches de cadre). Le piano girafe, a contrario, avait une mécanique analogue à celle du piano à queue, mais avec les cordes disposées verticalement comme le clavicytherium ; l'instrument, de haute taille, était cependant assez rare.

De nombreux clavicordes anciens ont été conservés, et on peut en voir dans les musées suivants :

  • Dominicus Pisaurensis 1543 Museo de Lipsia Italie ;
  • Onesto Tosi 1568 Museum of fine arts Boston USA.

Le plus ancien piano-forte se trouve au Metropolitan Museum of Art de New York.

Liste des différents modèles de pianos 
  • Piano d'étude (moins haut que le piano droit, aussi appelé piano de style épinette)
  • Piano droit
  • Piano à queue (jusqu'à 3 m)
  • Piano trois-quarts-de-queue (jusqu'à 2,35 m environ)
  • Piano demi-queue (jusqu'à 2,11 m)
  • Piano quart-de-queue (jusqu'à 1,90 m environ)
  • Piano crapaud (piano à queue plus court que large)
  • Piano girafe (à queue verticale)
  • Piano carré, ou piano-table (piano rectangulaire, pouvant servir de table quand les couvercles sont fermés, prisé par la petite bourgeoisie au XIXe siècle)
  • Piano de bateau, ou piano commode (piano droit à clavier basculant, pour un moindre encombrement)
  • Piano-pédalier
  • Piano mécanique
  • Piano numérique
  • Piano silencieux
  • Clavier maître (il s'agit d'un clavier de piano qui ne produit pas de son, contrôlant un équipement MIDI - par exemple un échantillonneur ou un synthétiseur.)
  • Piano préparé : piano modifié — fréquences des notes, petits objets ou autres intercalés entre le marteau et les cordes, ou glissés sous les cordes — en général en vue de l'exécution d'une œuvre précise, dite « pour piano préparé »
  • Piano jouet : utilisé dans certaines pièces de musique contemporaine, comme par exemple dans les interprétations de John Cage par Margaret Leng Tan, ainsi que par certains artistes populaires tel que Pascal Comelade et Pascal Ayerbe.
  • Piano ou clavier muet : instrument ne produisant aucun son, destiné à l'exercice sans déranger l'entourage.
  • Pianos exceptionnels : tous les facteurs de pianos réalisent des pianos exceptionnels (artcase) certains ne sont que des décorations ou des modifications spectaculaires de l'existant (pieds travaillés, marqueterie, peinture) d'autres sont des modifications radicales comme le Pegasus de Schimmel ou le M. Liminal dessiné par NYT Line et fabriqué par Fazioli. Il est possible d'écouter ce piano ici.

Célèbres facteurs de pianos 

Le logo du célèbre facteur de piano Érard

(Nota : Pleyel, Érard et Gaveau sont aujourd'hui des marques fabriquées par Pianos de France, ex Rameau à Alès, dans le Gard)

 

 



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Publié dans Instruments de musique

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