Le château de Couin

Publié le par Franck


Le "Château de Couin"

 

Chateau de Couin

- Situation (à 5 km au Sud - Est de Pas -en Artois,
à 20 km de Doullens).
- Pour la toute première fois, ce château d'époque,
Louis 15, situé à 4 km de Pas en Artois,
totalement fermé depuis près de 45 ans,
accueille le public (visites depuis le 4 janvier 2003).

- Le château est habité à nouveau depuis avril 2003,
il est en cours de restauration, et celle - ci est,
 particulièrement avancée.
Le pavillon de chasse est ouvert en gîte,
ou chambre d'hôtes et les salons accueillent ,
désormais des réceptions prestigieuses,
familiales ou professionnelles.

_ Le château de Couin est une bâtisse,
d'époque Louis 15, construite précisément,
de 1745 à 1750 par le comte de Louvignies,
lequel fut avant la révolution, député,
de la noblesse aux états d'Artois,
et par son épouse Isabelle d'Héricourt,
c'est le plus grand château d'Artois,
(hormis l'abbaye de Cercamp, qui n'est d'ailleurs,
pas un château).
Un édifice en pierre blanche d'Artois,
avec soubassement en brique,
doublé en profondeur, d'une architecture,
moderne pour l'époque, sans ailes en retour,
sans colonnes, très épurée, massive,
mais agrémentée de riches sculptures.

- L'architecte, un nommé D' Huez,
chargea son fils d'éxécuter les sculptures.

- La propriété du comte de Louvignies,
s'étendait alors sur quelques 520 ha,
et englobait les terres de Saint - Léger,
et une grande partie de Souastre.

- C'est  le fils du comte de Louvignies,
qui habita ensuite le château.

- Celui - ci fut après, tranmis à la famille de,
Louvencourt pendant trois générations,
(de 1823 à 1947).
Un marquis fut maire de Couin.
Il mourut en 1950, et la propriété (68 ha),
fut, en 1962, vendue à un agent,
 immobilier d'Arras, M. Douriez, décédé.

- Il fit des terres une réserve de chasse,
et ferma le château, n'occupant que le pavillon,
de chasse. Il y a deux mois, le château,
et 6,5 ha alentour furent vendus à,
M. et Mme Vinchant.
"Lorsque nous l'avons visité, nous avons eu,
 le coup de foudre.
Le château a gardé toute son authenticité.

Chateau de Couin 

- Malgré les dégradations, la plus grande,
partie de la décoration est d'origine,
"le rez de chaussée du 18 ème,
le premier étage du 19 ème siècle".
Sur le même site, trois ou quatre logis,
seigneuriaux se sont succédé.
Ils furent chaque fois démolis,
les matériaux servant à l'édification nouvelle.
Les premières traces remontent à la fin,
du 11 ème siècle.
Il faut dire que le château de Couin,
situé à 400 m de l'Authie, est à la limite,
de la Picardie, à la frontière,
entre le royaume de France,
et les Pays - Bas espagnols.
L'ancienne fondation, celle,
 de Phillipe Albert de Landas,
originaire de Valenciennes, est encore,
visible dans le parc boisé.

- Avec une soixantaine de pièces,
une centaine de fenêtres,
les 2100 m2 habitables  du château,
répartis en quatre niveaux et demi,
vont faire l'objet d'une restauration,
avec l'aide des monuments historiques.
Il est le seul de l'Artois, à être inscrit,
à l'inventaire supplémentaire,
(intérieur et extérieur),
des monuments historiques.


Château de Couin
   

- Une  fois restauré, l'ambition des nouveaux,
acquéreurs est certes d'organiser des visites,
dans le cadre d'un rapprochement avec,
les châteaux de Grand - Rullecourt,
D
uisans, Halluin, Barly, mais aussi de mettre,
en place des possibilités de séminaires,
réceptions dans les salles du rez de chaussée,
de faire de la demeure un "château privé,
recevant des hôtes" selon la formule consacrée.

- Comme les pièces de musée,
les détails de la splendeur et des fastes,
d'un autre siècle ne manquant pas.
Le château
possède les plus belles,
écuries du Nord de la France,
avec marbre, fer forgé...

- Dans l'enceinte, on découvre,
des murs lambrissés, des planchers à la capucine,
du 18 ème siècle, les cheminées avec glaces ou trumeaux,
des portes spécialement sculptées pour le château,
dont certaines dorées à l'or fin...

Château de Coin - Escalier Intérieur  

 LES GRANDES DATES DU CHATEAU de COUIN

le Château de Couin

Les années précédent 1745 : 

La propriété appartient alors à la famille de Landas (petit village situé entre Valenciennes et Lille) depuis la deuxième partie du XVIIe siècle et plus particulièrement à Monsieur le Comte de Louvignies, Philippe - Albert de Landas, député de la Noblesse aux Etats d'Artois, et sa seconde épouse, de 30 ans sa cadette, Isabelle - Joseph - Rosalie d'Héricourt (Héricourt étant situé entre Saint Pol et Frévent).
Couin ne constitue alors qu'une résidence secondaire (logis seigneurial avec cour intérieure rectangulaire) pour le couple qui souhaite néanmoins recentrer depuis quelque temps ses intérêts personnels et professionnels en Artois. 

Ils décident de réaliser la construction d'un vaste édifice de style néo-classique, sans caractère ostentatoire, conçu comme une grande demeure à vivre conforme à son temps. La maîtrise d'œuvre est confiée à un architecte arrageois, Adrien François d'Huez, sous le contrôle direct des époux de Louvignies, inspirés tous deux des réalisations parisiennes de l'époque (Louis XV). Trois séries de plans sont établies qui témoignent de leur recherche conjointe en matière de style et de modernité (pas d'aile en retour, léger avant-corps central, pas de surcharge, caractère massif de l'ensemble agrémenté de riches sculptures, chaînes en bossage aux angles et aux limites de l'avant-corps, …).


1745 :

Les travaux débutent cette année-là. Quelques 180 ouvriers vont travailler pendant environ 3 ans en étant hébergés dans l'ancien logis seigneurial, démonté au fur et à mesure de l'avancement de la construction du nouvel édifice. Certains matériaux du logis médiéval seront d'ailleurs ré employés, tout comme certains éléments du château de Saint - Léger les Authie qui appartenait également au Comte qui ne pouvait imaginer posséder deux demeures seigneuriales qui se voyaient l'une de l'autre.


1748 :

Le gros œuvre est terminé. C'est d'ailleurs la date qui figure au dessus de la porte d'entrée principale. Commencent alors les travaux de charpente et de couverture (84 ardoises au m2).


1750 :

Le château est enfin mis hors d'eau. Peuvent alors commencer les périodes d'aménagements intérieurs qui se succéderont jusqu'au début du XXe siècle, pour les plus récentes. Philippe - Albert et Isabelle vont alors demeurer principalement à Couin (pendant les beaux jours) ainsi que dans leur hôtel particulier à Arras.

Les remises ont été également réalisées pendant la même période, ainsi que d'autres bâtiments, qui n'existent plus aujourd'hui , de la basse - cour, séparée de la Cour d'honneur à l'époque par une grille,.


Les années 1760 :

Malheureusement, Philippe - Albert n'a pas connu longtemps la vie au château, puisque déjà âgé au moment de sa construction, il décède au cours de cette décennie, laissant Isabelle seule pour poursuivre leur œuvre commune (Philippe - Albert serait enterré tout comme d'ailleurs son épouse dans le chœur de l'église de Couin).


Les années 1770 :

Isabelle fait démonter l'église du village, pour la reconstruire pierre par pierre à l'identique, afin qu'elle se présente désormais de manière strictement perpendiculaire au château. Elle en profite pour ordonner en parallèle l'édification du presbytère (1773). Elle décède vers 1777 - 1778, laissant comme seul héritier, son fils unique Marie - Charles - Guislain de Landas, 3e et dernier Comte de Louvignies, marié à une demoiselle de Bucy.


Les années 1780 : 


Marie Charles Guislain de Landas, qui habite Couin en permanence, réaménage les écuries qui dataient encore de l'époque médiévale, en faisant remplacer la façade avant (côté remises et donc basse-cour) par une belle façade en pierre blanche de Picardie, dans un style encore plus moderne que celui du château. C'est un certain Isnard, architecte à Amiens, qui est chargé de réaliser cette partie nouvelle de cet ancien édifice. 

A la fin de cette décennie, la révolution éclate. Le château est rapidement mis sous scellés et le Comte et son épouse sont emprisonnés. Toutefois, cette situation ne dure qu'à peine quelques jours, le temps pour les habitants de Couin de défendre contre les révolutionnaires leur seigneur qu'ils apprécient (école et médecine gratuites), à l'image de la mère de ce dernier, Isabelle, qui était particulièrement estimée.

Malheureusement, ces quelques jours permettent aux révolutionnaires de "buriner" les sculptures des deux frontons triangulaires du château et de les effacer de la mémoire collective, vraisemblablement à tout jamais.

Couin passe ainsi au travers de la révolution, dans la totale incompréhension des révolutionnaires de l'époque!


Au début du XIXe siècle : 

La vie est paisible à Couin. Marie Charles Guislain et son épouse vieillissent, concommitament d'ailleurs au château qui commence à se dégrader, faute d'entretien rigoureux. En effet, les Landas n'ont malheureusement aucun héritier qui leur a survécu. Ils savent donc qu'à leur mort, le château changera de famille. Pour anticiper cette issue inéluctable, ils vendent la propriété de quelques 520 ha en viager au Marquis de Louvencourt qui venait d'épouser une demoiselle Noircarmes de Sainte-Aldegonde, elle même fille d'une fille (donc demi sœur de Marie Charles Guislain) du premier mariage de Philippe - Albert de Landas, le constructeur du château.


1823 :


Marie Charles guislain de Landas, Comte de Louvignies, décède, suivant de quelques années son épouse. Couin devient donc propriété "officielle" de la famille de Louvencourt, famille originaire de Picardie où elle possède de nombreux châteaux et demeures.
C'est d'ailleurs pour cette raison, et parce que Couin est retiré de tout à une époque où les voies de circulation n'étaient pas celles d'aujourd'hui, que les Louvencourt décident de ne pas habiter ou occuper Couin.

Toutefois, le Marquis de Louvencourt fait néanmoins réaliser un document fort précieux, un état des lieux complet et précis du château, conservé actuellement aux archives départementales du Pas-de-Calais, par un arpenteur géomètre. Cet état nous montre un château "fatigué", non entretenu depuis plusieurs années …
Cet état témoigne surtout de l'agencement de la bâtisse et de sa décoration à l'époque (très proche d'aujourd'hui).


Les années 1830

Malgré cet état des lieux, la famille de Louvencourt délaisse l'édifice jusqu'au milieu des années 1830. A cette date, l'un des fils du Marquis, Louis Arthur, devient veuf jeune après deux à trois années de mariage, et après avoir mené une vie fastueuse et insouciante à Versailles.

Désœuvré, effondré, le jeune Comte de Louvencourt décide de venir s'installer à Couin, l'une des propriétés inoccupées de la famille. Il y vit, les premières années, en véritable ermite, se contentant d'occuper la demeure dans l'état. A partir de la fin des années 1830, il commence certains travaux de réfection indispensables dont certains sont encore parfaitement visibles à notre époque.


A partir des années 1840 :

Louis Arthur, appelé communément Arthur, se marie en définitive en secondes noces avec Emma de Gondrecourt, une nancéenne. Ensemble ils vont apporter un certain nombre d'aménagements, notamment intérieurs, au château (apparition des salles de bain modernes, création des toilettes à l'intérieur, installation de la grande salle à manger, nouvelle décoration de l'antichambre d'entrée, réfection ou remplacement de parquets, …). 

A leur mort, ils seront tous deux enterrés, comme la plupart de leurs descendants, dans la clairière au bout du cimetière de Couin qui appartient toujours à la famille de Louvencourt.


Des années 1860 à 1908 :

C'est le fils de Louis - Arthur et de Emma qui devient propriétaire et occupant de Couin, Guislain, Comte de Louvencourt. Guislain occupe un moment donné les fonctions électorales de Conseiller Général du Pas-de-Calais. C'est lui qui procède à des modifications importantes du château (installation des premiers éléments d'électricité, du premier système de chauffage central, d'une cuisine moderne composée de fourneaux en fonte, …), les Louvencourt ayant toujours été très modernes et très intéressés par les techniques et technologies modernes, selon les dires de certains.

En 1908, Guislain de Louvencourt décède à son tour, Robert, son fils, devenant le nouveau châtelain et Seigneur de Couin.


De 1908 à la fin des années 1940 :

Robert, qui héritera du titre de Marquis, et sa femme Nicole d'Audiffret-Pasquier, originaire de Normandie (Orne), sont alors à la tête d'une immense propriété d'essence rurale, retirant l'essentiel de ses revenus de la terre.

Pendant la Grande Guerre (1914-1918), le château a servi d'hôpital de campagne (ou d'ambulance); il s'agissait, plus que d'un véritable hôpital, d'un lieu de convalescence pour les soldats blessés. Le front s'étant arrêté à quelques kilomètres de Couin, le château a la chance de ne pas être détruit comme tant d'autres …

Pendant la seconde guerre, le château, après avoir été une nouvelle fois transformé en ambulance, n'est pas réquisitionné comme certains transformés en Kommandantur. Toutefois, certains rapportent qu'au sortir de la guerre, on a reproché au Régisseur du château une affinité trop marquée avec l'ennemi, et que c'est justement pour cela que la famille de Louvencourt aurait quitté précipitamment le château vers la fin des années 1940.

La propriété ne sera alors plus jamais habitée!


Des années 1950 à nos jours :


A la fin des années 1940 et pendant les années 1950, le château a servi à quelques reprises de lieu d'hébergement pour des colonies de vacances (on trouve d'ailleurs encore aujourd'hui quelques traces de leurs séjours).

En 1959, le Marquis Robert de Louvencourt décède suivi en 1969 de son épouse, dernière à être enterrée à Couin. La propriété est alors divisée entre les quatre héritiers, le fils Bernard et ses trois sœurs. Le nouveau Marquis ne recueille que le château et son parc d'une vingtaine d'hectares, autrement dit un patrimoine grevé de charges importantes d'entretien sans le moindre revenu correspondant, alors que le château n'est plus occupé depuis déjà une quinzaine d'années et qu'il commence nécessairement à se dégrader…
Cette partie de la propriété est alors vendue à un agent immobilier qui veut constituer une réserve de chasse de prestige et qui, pour ce faire, acquiert petit à petit d'autres terres contiguës, pour reconstituer un total de 68 ha. Même si le château ne l'intéresse pas particulièrement, il en assure la sauvegarde et un minimum d'entretien, contribuant ainsi à préserver sa plus grande richesse, son authenticité.

Le château est inscrit en totalité à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1965, attendant son heure, patiemment, pour retrouver, peut-être son lustre d'antan,…. L'époque où des fêtes prestigieuses se déroulaient dans cette demeure somptueuse, où l'orchestre prenait place, selon la rumeur, au balcon de l'escalier monumental,….
Une période faste au cours de laquelle cette demeure seigneuriale, alors particulièrement réputée, brillait de mille feux,

 

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