Les Francs Saliens

Publié le par Franck

Francs saliens

Les Saliens sont les membres d'un des peuples germaniques

qui constituent la ligue des Francs.

Ce peuple vivait à l'origine sur la rive droite du Rhin,

comme tous les autres peuples francs,

mais aussi de deux autres peuples non francs,

les Frisons et les Chauques.

Par la suite, le roi Clodion le Chevelu,

conduit une partie des Francs,

dénommés Francs Saliens, vers le nord de la Gaule,

autour de Cambrai, où il fonde un royaume,

dont hérite le roi Clovis Ier.

On ne sait si ce groupe de Francs saliens,

est uniquement composé du peuple salien,

ou s'il regroupe les peuples voisins.

 

Ce paysage contemporain composé d'un marais saumâtre entouré d'une épaisse ripisylve pourrait peut-être donner une idée de l'aspect du territoire des premiers saliens des littoraux.

Étymologie 

Plusieurs hypothèses, dont aucune ne semble pouvoir aujourd'hui être confirmée avec certitude ont été formulées ou discutées pour expliquer leur nom :

  • Saliens pourrait être apparenté à la rivière IJssel (forme ancienne Isala, comme d'autres cours d'eau Isère, Yser, Isar), au germanique see, « la mer », ou au germanique sal qui désigne le licou. Dans ce cas, c'est le nom Saliens qui aurait donné naissance au toponyme évoqué.
  • Saliens pour d'autres évoquerait, comme dans le Pacte de la loi salique le mot salique qui pourrait lui-même provenir de la ville de Sala, aujourd'hui Overijse, en Belgique, terre des Francs saliens. Overijse se trouve sur la rivière Ijse, qui s'appelait Isca au début du Moyen Âge, un mot celtique qui signifie eau .
Les peuples francs au IIIe siècle.
En orange, l'Empire romain ; en vert les peuples francs.
  • Saliens pourrait enfin avoir un lien avec le sel marin ; le nord de leur territoire s'appelle encore Salland aux Pays-Bas. Et les communautés littorales gauloises qui vivaient sur le littoral de l'actuelle Belgique et nord de la France produisaient du sel de 400 avant JC à 400 après JC au moins, avec un monopole de la part de Rome après la conquête de Rome via les salinatores romains.
  • Saliens pourrait avoir originellement été une épithète désignant des tribus vivant au bord de l'eau ou s'être confondu avec une telle épithète à partir d'un mot proche salha, mot francique qui a donné le terme français saule, arbre qui croît naturellement en saulaies dans l'eau et à ses abords.
  • Selon l'ancienne Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ; « D'autres enfin croient que les François Saliens du nom desquels fut surnommée la loi salique, étoient une milice ou faction de Francs qui furent appellés Saliens à Saliendo, parce que cette milice ou nation faisoit des courses imprevûes hors de l'ancienne France sur la Gaule. Et en effet, les François Saliens étoient cités par excellence, comme les peuples les plus legers à la course, suivant ce que dit Sidon Apollinaire, "sauromata clypeo, salius pede, falce gelonus"  »

Histoire 

L'origine du peuple salien est inconnue. Ils sont cités pour la première fois par les auteurs romains en 358 avec l'aventure de Charietto, un chef salien installé à Trèves qui organise la défense de la province contre les incursions chamaves. Cette apparition tardive des Saliens vers 360 a incité plusieurs historiens à émettre l'hypothèse que les Saliens sont en fait une nouvelle dénomination d'une autre peuple : soit des Chamaves, soit une tribu chauque ayant quitté son peuple pour rejoindre les Francs .

Selon une autre hypothèse, ils seraient originaires de l'île de Betuwe, qu'ils auraient quittée devant les Saxons au milieu du IVe siècle.

Ils occupaient en Hollande au sud du Zuyderzee, un territoire lacustre et estuarien au confluent du Vecht et de l'Ijssel, le Sallzee, qui devint au Moyen Âge le Salland. Un territoire à la frontière de la terre, de l'eau douce, et de l'eau salée. La légende de Mérovée dont la mère aurait été fécondée par un monstre issu de la mer évoque un peuple lié à l'eau et à la mer. Cette légende pourrait s'appliquer non pas au grand-père de Clovis, mais à un Mérovée plus ancien.

On sait par les chroniques et documents romains qu'au IIIe ou au IVe siècle, ils se joignent à d'autres Germains et forment une confédération de peuples qui fut importante pour l'histoire du haut Moyen Âge : les Francs (franci, à l'étymologie, incertaine : les « hardis, vaillants » ou « hommes libres » ).

Les Francs saliens (en jaune) et rhénans (orangé) dans la première moitié du Ve siècle. Les zones grises correspondent à l'Empire romain.

Avant cette première apparition de 358, des Francs situés sur le cours inférieur du Rhin sont cités par les textes latins, sans qu'il soit précisé si ces Francs étaient des Saliens ou non. Ainsi Carausius, qui s'est proclamé empereur en Bretagne, s'allient en 286 aux Francs afin qu'ils gardent l'embouchure du Rhin et qu'ils empêchent l'empereur légitime, Dioclétien, de lancer une flotte contre la Bretagne. Maximien, général nommé par Dioclétien, lance une campagne contre les Francs et oblige Gennobaud, « roi des Francs sur les rives de l'Océan », à se soumettre et à lui faire allégeance. Maximien installe ces Francs en Toxandrie, à l'embouchure du Rhin derrière le limes, sous le statut de Lètes. Très rapidement, les Saliens sont donc soumis à l’autorité impériale. Il semble que les Francs saliens aient exceptionnellement bien accepté leur statut pourtant peu glorieux du point de vue romain. Protégés par la paix romaine, ils vont s'y multiplier et glisser à l'ouest le long de la mer du Nord dans les Flandres où ils produiront du sel, par évaporation de l'eau de mer (salinatores, d'où peut-être l'origine de leur nom "Saliens").

Au Ve siècle, leur roi Clodion le Chevelu ou Chlodion, profite du départ de légions vers l'Orient pour conduire les Francs saliens entre Arras et Cambrai, avec comme capitale Tournai, mais il est battu par Aetius, qui reprend Courtrai mais accorde le foedus dans la région de Tournai, qui devient le centre de leur puissance et le demeure jusqu'à l'époque de Clovis. D'autres royaumes saliens se constituent après la mort de Clodion, celui de Ragnacaire, qui règne à Cambrai, et celui de Chararic, dont on ne connait pas la capitale. Ces deux royaumes sont ensuite unis à celui de Tournai par Clovis.

Liste des rois francs saliens 
Sceau de Childéric Ier, roi des Francs saliens de 457 à 481, qui porte l'inscription CHILDERICI REGIS ("du roi Childéric"). Trouvé dans sa tombe à Tournai, et conservé à la Monnaie de Paris.
Article détaillé : Liste des rois des Francs saliens.
Forêt Charbonnière

La forêt Charbonnière (en latin : Carbonaria silva) est une forêt antique du nord de la France et de l'ouest de la Belgique.

 

La forêt Charbonnière était une forêt feuillue, dont la superficie et l'apparence restent mal connues.

Étymologie  

Le nom de cette forêt vient probablement du fait qu'elle constituait un source importante de charbon de bois.

Histoire  

La forêt Charbonnière, entre les royaumes francs (vers 480) .

Elle était initialement unie à la forêt d'Ardenne et c'est le tracé de la chaussée Bavai-Cologne qu'il l'en sépara. Elle se situait probablement entre la Dendre et la Nèthe. Elle était composée de chênes, de bouleaux et d'aulnes .

Jules César la signale sans la nommer dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules  .

La première mention explicite de la forêt Charbonnière se trouve dans la loi salique (IVe siècle), dans laquelle il est mentionné qu'elle constitue la frontière des Francs saliens au nord-est .

Elle est citée dans de nombreux ouvrages entre le IVe et le Xe siècle . Durant la seconde moitié du Ve siècle, elle sert de frontière entre les deux royaumes francs, celui des Francs saliens et celui des Francs rhénans  . Elle fait ensuite office de frontière entre la Neustrie et l'Austrasie.

Le bois de Heverlee, le bois de LauzelleLouvain-la-Neuve), la forêt de MeerdaalOud-Heverlee), la forêt de Soignes, le bois de Raspaille à Grammont et le Vrijbos (en partie préservé à Houthulst) sont des restes de la forêt Charbonnière, tout comme le bois de Buggenhout, le bois de Halle, le bois de la Houssière et la forêt de Neigem.

Godefroid Kurth a fait l'hypothèse que la forêt Charbonnière (tout comme la forêt d'Ardenne) aurait arrêté l'immigration franque et serait donc à l'origine du tracé de la frontière linguistique en Belgique, mais on sait aujourd'hui que cette forêt avait un tracé nord-sud et pas est-ouest.

 

 

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Publié dans Histoire

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C
Je pense que on n'a pas assez exploré d'autres hypothèses. Le nom salien pourrait venir du phénicien kefal el salien, nom du muge sauteur que l'on trouve dans les eaux saumâtres. C'est aussi le nom du peuple de l'étang de Berre bien avant qui ne soit cité dans le nord. C'est aussi le nom des prêtres romains de mars qui ont leurs fêtes au même moment des migrations de ce poisson qui guide les autres au printemps. La particularité de ce poisson c'est que dans sa population une douzaine de pilotes blancs nacres et albinos naissent chaque année pour guider les autres. Déplus le comportement combatif est assez prononcé dans cette espèce. Pour la loi salique on peut envisager ça provenance par l'histoire de la conception de la ville de massalia ( Marseille ) ce référée à l'histoire de Protis et de Gypsi. Ce peuple qui s'étant allié à Marius Longitinus oncle de César découvrit lors de la bataille de la sainte victoire contre les teutons qui avait exactement la même langue que ceux qui combattaient et je pense que chassait par les phocéens il se sont uni aux peuples du nord et ont donné leur nom. Je en débattre volontier pour faire peut être avancé sur ce sujet.
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