Chemins de fer
Le réseau des Chemins de fer départementaux de la Somme, concédé à la Société générale des chemins de fer économiques était un réseau départemental de voies ferrées d'intérêt local (VFIL) à voie métrique, qui compta jusqu'à 329 km de lignes, organisées en 3 groupes géographiques :
- le groupe des bains de mer, avec les lignes
- le groupe d'Amiens, qui ne comptait qu'une ligne : Amiens (Gare Saint-Roch) - Beaucamps-le-Vieux - Aumale - Envermeu,
- le groupe d'Albert, avec les lignes :
- Albert - Doullens
- Albert - Montdidier
- Albert - Ham (Somme)
- Offoy - Ercheu
Comme la plupart des réseaux secondaires, celui de la Somme était à la fois destiné au transport des personnes et à l'acheminement des productions locales, qu'elles soient agricoles (céréales et betteraves notamment, sur ce réseau), artisanales ou industrielles.
Histoire
Au cours de la Seconde moitié du XXe siècle, la Compagnie des chemins de fer du Nord réalisa plusieurs lignes desservant le territoire de la Somme (Ligne Paris - Lille, ligne Longueau - Calais, ligne Creil - Jeumont), mais de nombreux secteurs restaient loin du Chemin de fer. On assista, à partir des années 1880, à un important chantier de maillage, mené par la compagnie du Nord, au titre de son réseau d'intérêt général, et par le Département, ce dernier utilisant les possibilités qui lui étaient offertes par la réglementation des « voies ferrées d'intérêt local », les VFIL.
Dans ce contexte, la Compagnie des chemins de fer du Nord décida de créer un embranchement sur sa ligne Longueau - Calais pour relier la gare de Noyelles à Saint-Valery-sur-Somme, qui était encore un important port de commerce.
Cet embranchement, régit par le régime des Chemins de fer d'intérêt général, traversait la baie de Somme sur une estacade de bois longue de 1 300 mètres.
Par ailleurs, en 1882, le Département de la Somme décida la construction d'un ensemble cohérent de lignes secondaires à voie métrique destinées à compléter le réseau de la compagnie du Nord.
Il réalisa l'infrastructure de ce réseau VFIL, et en concèda l'exploitation à la Société générale des chemins de fer économiques (SE).
Tracé des lignes
Cette ligne à voie métrique de 7,469 km a été mise en service en 1887. Elle longe la rive droite de la baie de Somme et desservait, au temps de l'exploitation commerciale, deux haltes : Morlay (commune de Ponthoile) et Favières, située à 2 km de ce village.
Cette ligne à voie unique , longue de 5,6 km, a été inaugurée en 1856 par la Compagnie du Nord. Elle a été mise à double écartement (voie normale et voie étroite imbriquée) en 1887.
Elle comprend sur toute sa longueur quatre files de rails : au centre la voie métrique, à l'extérieur la voie normale, et est implantée sur une digue qui a remplacé en 1912 l'estacade en bois des origines, qui avait 1 367 m de longueur.
Peu avant de franchir le Canal de la Somme sur un pont-écluse refait en 2006, elle longe le dépôt-atelier du Groupe des bains de mer, et, aujourd'hui, du CFBS, implanté à côté de l'ancienne gare de Saint-Valery-Canal.
Le terminus de cette ligne à double écartement était à la gare de Saint-Valery-Ville, prolongée par un embranchement portuaire qui constitue aujourd'hui le terminus de Saint-Valery pour le CFBS.
Cette ligne est la poursuite de la ligne de Noyelles à Saint-Valery, mais est uniquement à voie métrique, et a été créée par la SE le 6 septembre 1887.
Après avoir quitté Saint Valery-Ville (km 6 par rapport à Noyelles) par une forte rampe pour s'élever au niveau du plateau littoral, elle desservait une halte dénommée Saint-Valéry (km 7), puis Pendé - Routhiau (km 11), Lanchères - Pendé (km 13), où se trouvait les installations d'une raperie à betteraves, puis Hurt (km 16) avant d'atteindre le terminus de Cayeux-sur-Mer (km 18).
Outre son trafic voyageur, elle assume le transport de galets en vrac, utilisés notamment dans l'industrie de la cimenterie, ainsi que le transport de coquillages ou de betteraves vers la raperie de Lanchères.
Cette ligne de 11 km a été mise en service le 24 août 1892. Elle était essentiellement destinée à connecter la ligne d'Abbeville à Forest-l'Abbaye au reste du réseau, mais accueille également un trafic betteravier non négligeable, notamment vers la raperie de Lanchères, sur la ligne de Cayeux.
Elle se séparait des deux autres lignes du groupe des bains de Mer à la sortie de la gare de Noyelles, passait au-dessus des voies du Nord (Ligne Longueau - Calais), traversait le plateau du Ponthieu et rejoignait à Forest-l'Abbaye la ligne Abbeville - Dompierre, après avoir desservi les gares et arrêts de Sailly - Bray, Sailly-le-Sec, Nouvion-en-Ponthieu .
La ligne, de 31 km, prenait son origine à la gare d'Abbeville (Nord), suivait les voies du grand réseau jusqu'à Abbeville-Porte du Bois, (en desservant auparavant l'arrêt d'Abbeville-Porte Saint-Gilles) puis parcourait le Ponthieuen desservant Drucat, Plessiel-Drucat, Canchy - Neuilly, Lamotte-Buleux et atteignait Forest-l'Abbaye où elle rencontrait la ligne venant de Noyelles. La ligne poursuivait vers Dompierre, en desservant la halte de la Forêt de Crécy (où des embranchements industriels desservaient une entreprise d'expédition de bois et une usine de phosphates), la gare de Crécy - Estrées (desserte d'une sucrerie), la halte de Wadicourt (deux centres de collecte de betteraves) puis le terminus de Dompierre-sur-Authie, à la limite du département du Pas-de-Calais .
La halte de la Forêt de Crécy | La gare de Crécy |
Un prolongement de la ligne a été envisagé vers le Pas-de-Calais, mais jamais réalisé.
Cette ligne a été mise en service le 19 juin 1892, et fut fermée au trafic voyageur en 1947, seul un service Noyelles - Forest-l'Abbaye - Crécy subsiste jusqu'en 1951.
Le groupe d'Amiens était constitué d'une seule ligne, Amiens - Aumale - Envermeu, soit 58 km pour la section située dans le département de la Somme.
La ligne se réalisa en trois tronçons :
- Amiens (Gare de Saint-Roch) - Beaucamps-le-Vieux, ouvert le 20 juin 1891
- Beaucamps-le-Vieux - Aumale ouvert le 20 juillet 1901
- Aumale - Envermeu, ouvert le 16 novembre 1906
Bien qu'elle soit exploitée par les CFD de la Somme, la partie de la ligne située entre Aumale et Envermeu se trouve dans le département de la Seine-Maritime
La ligne ferma au service voyageur en 1940, et à tout trafic en 1947.
La ligne d'Envermeu avait son terminus amiénois en gare de Saint-Roch (Somme), où elle avait un tronçon commun de 900 m avec la ligne à voie normale Amiens - Canaple jusqu'au passage à niveau de la rue Robert Lecoq (Bifurcation dite de Renancourt).
Elle desservait ensuite :
- Saveuse - Ferrières
- Ferrières
- Guignemicourt - Bovelles
- Fluy
- Bougainville - Floxicourt
- Oissy - Dreuil
- Molliens-Vidame
- Lincheux - Camps
- Hornoy
- Guibermesnil
- Liomer - Braucourt
- Beaucamps-le-Vieux
- Beaucamps-le-Jeune
- Montmarquet - Blangiel
- Aumale (correspondance avec la ligne Paris - Abancourt - Le Tréport de la Compagnie du Nord
- Roupied
- Illois
- Le Mesnil-David
- Landes-le-Caule
- La Verrerie
- Rétonval
- Villers - Foucarmont
- Bosc-Geffroy - Les-Essarts-Varimpré
- Clais - Smermesnil
- Londinières
- Wanchy - Capval
- Douvrend
- Douvrendelle
- Envermeu (Correspondance avec la ligne Eu - Dieppe des Chemins de fer de l'État)
L'ancienne gare de Montmarquet-Blangiel en 2010 | une rame près d'Aumale |