Le Glacier Express

Publié le par Franck

Suisse : le Glacier Express, le train de tous les désirs

Suivi du Bernina Express

 

 

 

 

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Zermatt 10h30, départ du Glacier Express.
Il est superbe, tout rouge de bonheur,
portant son sigle comme un triomphe.
On sait que nos voisins adorent les trains,
et qu'ils en jouent avec une incroyable désinvolture,
les faisant presque monter jusqu'au ciel.



Suisse : le Glacier Express, le train de tous les désirs
Les trains suisses, c'est bien connu,
comme les montres, arrivent toujours à l'heure.
Adieu Cervin baigné de soleil. En route pour St Moritz.

Le Glacier Express se pratique en toute saison,
depuis le plein été jusqu'aux teintes éblouissantes de l'automne,
en rêvant au printemps quand les fleurs picorent la neige.

De Zermatt à Saint Moritz

L'hiver, la montagne est magique.
Oubliez Thomas Mann pour Segantini qui a chanté l'âme suisse.
Le train surfe sur la neige,
il glisse sans bruit à travers les flocons,
qu'il soulève dans un monde irréel, en blanc frappé.
On part vers d'étranges paysages escorté sur 291km,
et pendant 7h30 par une farandole de crêtes.
Le train parcourt 3 cantons, le Valais, l'Uri et les Frisons.
On va longer le Rhône, le Rhin et l'Inn,
des rivières encore balbutiantes.
On chemine dans l'histoire, on baguenaude,
dans un melting-pot de culture et un chassé-croisé d'art.

Les images se dessinent en contes de Noël,
le pont de Mattervispe qui date de 1544;
la basilique de Glis, Brigue et ses maisons patriciennes,
la forteresse de Stockalper,
de jolis villages autour de leur clocher à bulbe,
Naters, Ernen, Munster, Niederwald où naquit César Ritz,
le Val de Conches, pépinière des gardes suisses du pape,
la tour de l'Hospental, le baroque d'Andermatt,
l'abbaye de Disentis, le château de Reichenau,
et celui de Rhäzuns, Coire, la vieille ville,
et le fabuleux retable de la cathédrale; la vallée de l'Albula,
et ses châteaux ruinés qui se dressent,
sur leurs promontoires en choucas frileux.

Le paysage reste d'une variété étonnante,
et l'on ne s'en lasse pas,
lové dans les sièges moelleux des wagons panoramiques,
un décor signé Pininfarina.
Le train monte et descend à une vitesse des plus raisonnables,
rythmée par un léger toc-toc et parfois,
par un coup de sifflet déchirant.
Une voix off signale les sites intéressants,
en allemand, anglais, français.
Les brochures explicatives,
très bien faites sont en japonais, en russe...

Le train frôle les rochers, flirte avec les ravins,
domine les précipices, disparaît dans les falaises,
ou se faufile dans des gorges démoniaques.
Il fonce dans les congères, longe les villages enfouis,
des cascades pétrifiées, des bouquetins fureteurs,
de somptueuses forêts de sapins,
en quenouilles de fil noir et blanc,
des étendues immenses, un altiplano de glace,
le silence étouffé.


75 ans sur les rails

Lancé pour la première fois le 26 juin 1930,
le Glacier Express a fêté en 2005 ses 75 ans.
C'était à l'époque un train de grand confort,
comportant une voiture salon,
remplacée aujourd'hui par un wagon-restaurant l'Elvetino.
Dans ces voitures panoramiques d'un luxe dernier cri,
on déjeune agréablement.

La réservation de la place et du déjeuner est obligatoire.
Nappes blanches, fleurs, porcelaine, personnel attentif,
cuisine fraîcheur préparée sur place,
et proposée au plat, menu du jour,
carte et repas froid, bœuf Srogonoff, riz créole, carottes Vichy,
arrosé d'excellents vins, Dole, Veltliner, Pinot noir,
suivi de fromages et d'un tiramisu remarquable.
Please, le café après le viaduc.
L'apothéose, la grappa ou le cognac servis,
à distance dans un geste grandiose.
Les verres obliques évitent au merlot,
de s'échapper sur les rampes extrêmes.
On peut les acheter en souvenirs.

La technique ferroviaire demeure époustouflante.
Les 291 ponts et viaducs et les 91 tunnels,
ou couloirs anti-avalanches s'accompagnent de crémaillère,
et d'un système dit hélicoïdal qui consiste,
à faire des ronds pour assumer grimpettes et glissades.
De Zermatt à l'altitude de 1804m,
on descend à Brigue situé à 671m,
pour remonter à 2003m au col de l'Oberlap,
et revenir à Coire au niveau de 595m,
avant de terminer à St Moritz 1775m.

Le spectacle commence par le défilé dantesque du Nikolaital.
Puis les glaciers d'Aletsch et de Fiesch se laissent apercevoir.
Après le viaduc de Gringiols (31m),
survient le premier tunnel en cercle,
pour assurer les 154m de dénivellation,
avec une inclinaison maximale de 90°.
La route du col de la Furka étant fermée l'hiver,
le tunnel seul permet d'accéder au désert blanc.

Il est à voie unique, comporte 2 croisements,
mesure 15,442km et constitue,
le plus long tunnel du monde à écartement métrique.
C'est ensuite la montée impressionnante vers l'Oberalp,
perdu dans les nuages de poudreuse que la machine fait voler.
Le Glacier Express poursuit sa route dans les gorges du Rhin,
que les américains appellent le Grand Canyon.

A Thusis, c'est un coup d'œil vers le ravin de la terrifiante Via Mala,
illustrée par le roman de John Knittel,
et la traversée de celui de Schyn suivis des viaducs de Solis de 80m,
et de Landwasser, l'ouvrage d'art le plus photographié du monde,
qui dessine une élégante courbe s'incrustant dans la paroi rocheuse.

Dans la montée de l'Albula, entre Bergen et Prada,
le train effectue 45 cercles qui jettent la confusion,
le même paysage apparaissant à gauche et à droite,
avant l'arrivée à St Moritz, capitale de l'Engadine et du pays romanche.


L'aventure continue

Prolongez le rêve en prenant à St Moritz
le Bernina Express qui part de Coire,
pour rejoindre la frontière à Tirano.
La montée sereine dans la forêt de mélèzes,
s'éclaircit pour recevoir de plein fouet,
la vue magnifique sur l'Engadine et ses lacs,
Sils, Silvaplana et St Moritz.

La majesté de l'altiplano nous attend,
la fantastique solitude de la neige,
l'immensité bordée par l'impressionnant massif,
de la Bernina avec ses sommets de 4000m,
et ses glaciers en écharpe, le Morteratsch, le Pers,
le Palu qui dévale en cascade.

Après avoir franchi le col à 2253m,
c'est la formidable descente vers Poschiavo,
ses palmiers et ses lauriers-roses.
On quitte le mélodieux romanche pour l'italien chantant.
La ligne accuse un dénivelé de 1000m,
sur 5km à vol d'oiseau.
Les courbes permettent d'admirer,
le site sous des aspects changeants.

Le charmant village de Poschiavo abrite un agréable musée,
privé d'art romantique et un bon restaurant.
A San Antonio et à Le Prese, le train traverse le bourg,
en suivant la rue comme au Far-West.
C'est à Brusio que l'Express,
effectue un petit tour complet et puis s'en va....
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M
<br /> <br /> J'ais bien aimé la vidéo, cette petite visite et sympa. Bisous bonne soirée FRANCK<br /> <br /> <br /> <br />
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